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Madame Rhinocéros

Les surprises de la vie...

Victor Hugo a enfin vu la Sainte-Victoire!

Victor Hugo a enfin vu la Sainte-Victoire!
Mais pourquoi Hugo n'a pas vu cette célèbre montagne peinte par Cézanne? Pour le savoir, il faut lire le livre! C'est ce qu'ont décidé de faire de nombreux lecteurs venus à la rencontre de Jacques Ibanès le 17 et 18 mars au Puy Sainte-Réparade . Si le nom de cette commune vous dit quelque chose, c'est normal! Ce gros village était le dernier fief de Victor Lebrun secrétaire français de Tolstoï pendant 10 ans.
Revenons à nos livres, Jacques a donc été très sollicité par ses lecteurs durant ce week-end et a aussi présenté devant une salle enthousiaste son récital sur Apollinaire.
Jacques a eu le bonheur de partager les honneurs de la presse à trois reprises avec Andréa Ferréol. Il a eu la chance de déjeuner avec cette grande comédienne pendant que je corrigeais des copies à Narbonne, mais j'ai eu la chance de recevoir un mot amical suite à ce repas. Ce week-end et la semaine suivante furent aussi la fête de l'amitié. Notons le témoignage de Gérard Allibert qui a lu le livre. Ce qu'il a écrit est très beau.
 
Mon ami Jacques ... mais déjà ces trois premiers mots m'imposent une rapide parenthèse, je l'ouvre immédiatement. Elle ne sera pas longue (... enfin j'espère!)

Je dis "mon ami" et c'est certainement présomptueux de ma part ... mais ce soir, après avoir lu son livre, je suis - quoique tout à fait modestement - particulièrement heureux d'avoir pu suivre ses traces dans ce nouveau voyage en littérature tel qu'il les affectionne.
J'ai bien souvent gravi les sentiers qui permettent d'accéder au sommet de la Sainte-Victoire, au Pic des mouches ... mais, pour la circonstance, Jacques navigue devant. Son pas est sûr, c'est celui d'un marcheur qui sait parfaitement où il se dirige, même si là où il pose ses pieds, ses mots et ses phrases, personne ne les a posés avant lui.
Et en effet c'est un chemin qui lui est tout personnel qu'il ouvre pour son lecteur. Et oui, on est heureux de suivre ces traces ... qui sont les siennes. Il y a là l'assurance du marcheur déterminé à avancer, et - plus secrètement - comme les phasmes qui vivent là nombreux sur les flancs de cet immense vaisseau minéral et se dissimulent pourtant au promeneur distrait, il y a son intime fragilité. " Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson", disait le grand Georges ...

Tenez, l'apparition d'Ernest l'amateur de canne à pêche, de corrida, de whisky de contrebande et de longues jambes féminines, possiblement. Je croyais bien le connaître un peu. Et voilà que Jacques me révèle, en quelques courtes pages à peine, un apparemment infime moment d'une seule journée de sa vie ... qui est tout le contraire d'une anecdote cependant ! Je sais que cette pierre sans prétention restera à présent un repaire essentiel sur ce sentier battu par les cinq vents de Provence dont il se dit qu'ils auraient pu donner son nom à la montagne sacrée. "Une histoire de pêche, me dit-il" écrit seulement Jacques. Et au bord de cet à-pic qui domine la vallée de l'Arc on en a les jambes qui flageolent. Je dis les jambes, je devrais bien sûr dire le cœur.

Pas de gras. Cent courtes pages. Six chapitres. Le premier s'intitule Voyager. Le dernier Partir. Incidemment, autre minuscule pierre discrète le long du raidillon, le marcheur évoque "le fameux poème de Cavafy". Jacques ne dit rien d'autres que fameux. Sainte-Victoire. Le lieu s'y prête, la mise en abyme est vertigineuse ...

"Quand tu partiras pour Ithaque ..." ainsi débute le premier vers du longtemps méconnu poète d'Alexandrie.
Il arrive parfois que l'on croise parfois, ici ou là, des m'as-tu-vu-quand-je-marche avec de gros sacs. Et de gros sabots. Mon ami Jacques c'est juste le contraire. Le dépouillement extrême. Le cœur-cerf. Et simplement le sang qui circule dans les veines.

Comme je pose scrupuleusement mes pas à la suite des siens, je ni dirai rien de Toto ni de sa Juliette chérie. Ni donc du Café de l'Europe à Rochefort qui marquera la fin de leur périple. Ce récit là est ineffable par un autre que son auteur. D'ailleurs, quand on en sera arrivés là à attendre la voiture de La Rochelle, il ne restera pour l'immense géant qui aura été étranger à la future invention de Cézanne que quelques lignes pour clore le chapitre.
Et pourtant.

Puis deux pages ultimes. Un couple de gitans. Le " Notre Père " et le "Je vous salue Marie". Et le mécréant définitif que je suis en aura durablement les larmes aux yeux.

Voilà, il est temps que je referme la parenthèse. Trop longue évidemment. J'en resterai donc là. Tant mieux ! Tout le reste, qui est évidemment l'essentiel, appartient à la phrase de Jacques. À la main qui tient son stylo. Et aux battements de ce muscle, dit-on, au creux de sa poitrine.
Victor Hugo a enfin vu la Sainte-Victoire!
Victor Hugo a enfin vu la Sainte-Victoire!
Victor Hugo a enfin vu la Sainte-Victoire!
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